Déboulonner les mythes de la crypto : le bitcoin n’est garanti par rien

By Kraken Learn team
7 min
28 mai 2025

Une critique récurrente à l’encontre du bitcoin est qu’il n’est garanti par aucun gouvernement ni aucune réserve d’actifs. Il n’aurait, de ce fait, pas de valeur intrinsèque.

Ces arguments sont en partie recevables. Le bitcoin ne partage pas les mêmes sous-jacents que les monnaies traditionnelles et il n’est pas garanti par une réserve d’actifs physiques, de monnaie fiduciaire ou d’équivalents de monnaie fiduciaire, comme les stablecoins. Mais beaucoup voient le défaut de soutien ou d’implication étatique face au bitcoin comme un atout plutôt que comme un inconvénient.

Pourquoi le bitcoin a-t-il de la valeur ?

Les règles du protocole Bitcoin indiquent qu’il n’existera jamais plus de 21 millions de bitcoins. Ces unités monétaires sont mises en circulation sur le plan programmatique et suivent un calendrier d’émission prédéfini, qui ne peut pas être modifié par un individu, une société ou un gouvernement.

Actuellement, plus de 19 millions de bitcoins sont déjà en circulation. Les unités restantes devraient être mises en circulation progressivement au cours des cent prochaines années.

Cette offre délibérément limitée, combinée à la nature résistante à la censure, sans frontière et sans permission des transactions en bitcoins font la valeur de la crypto-monnaie. Ils s’agit de caractères propres, qui ne se retrouvent pas dans les monnaies fiduciaires ni dans d’autres classes d’actifs.

Par ailleurs, le bitcoin est plus facilement transférable, divisible et fongible que la monnaie physique. Il est également accessible à toute personne équipée d’un appareil intelligent et d’une connexion Internet à travers le monde, ce qui en fait un système monétaire véritablement mondial.

Par quoi le bitcoin est-il garanti ?

Le bitcoin est garanti par une combinaison de techniques mathématiques et cryptographiques complexes qui permettent au protocole de fonctionner. Plus précisément, le bitcoin a recours à une série d’algorithmes cryptographiques pour garantir son réseau et émettre la devise.

Ensemble, ces algorithmes jettent les bases d’un système de paiement électronique robuste, sans permission, sans frontière et résistant à la censure.

Le protocole Bitcoin, comme on le sait, fonctionne en s’appuyant sur un ensemble de règles codées informatiquement qui fixent les principaux paramètres de sa crypto-monnaie native. Un réseau distribué de volontaires suit ces règles et exécute les principales fonctions, comme le minage, pour maintenir et sécuriser le réseau à l’aide de leurs ordinateurs. Les volontaires sont souvent récompensés pour leur travail sur le réseau au moyen de récompenses de minage.

Ainsi, le bitcoin peut largement remplacer l’implication humaine par des logiciels. Il est possible de faire une comparaison avec un distributeur automatique. Le protocole fonctionne largement de manière automatique, mais il a besoin d’humains pour l’entretenir.

Comment le bitcoin est-il garanti ?

Le bitcoin tire sa sécurité de son réseau de volontaires. 

Chaque volontaire conserve sa propre copie de la blockchain Bitcoin et agit en substance comme un détenteur de registre indépendant. Ainsi, même si le réseau Bitcoin se trouvait compromis, l’historique de toutes les transactions pourrait être récupéré sur l’ordinateur d’une seule personne, et leur véracité et leur exactitude pourraient être confirmées grâce aux rapports d’un nombre de nœuds suffisant.

La principale menace qui pèse sur un réseau blockchain public tel que Bitcoin est une attaque des 51%. C’est le cas lorsqu’une personne ou un groupe de personnes concentre suffisamment de ressources pour acquérir un contrôle majoritaire sur le réseau. 

Si une seule entité peut contrôler plus de 51% du taux de hachage d’un réseau (la somme totale de la puissance de calcul consacrée au minage), elle a la possibilité de corrompre l’intégrité du registre. Elle pourrait ainsi notamment dépenser deux fois les fonds et bloquer les transactions entrantes à son gré.

Toutefois, plus la taille du réseau augmente, plus la probabilité d’une attaque des 51% diminue. Plus le nombre des volontaires qui minent le bitcoin est élevé, plus le taux de hachage est important. Les agents malintentionnés doivent alors fournir une puissance de calcul encore plus importante pour prendre le contrôle du réseau. Aux niveaux actuels, il faudrait dépenser des sommes colossales pour mener ce type d’attaque contre Bitcoin.

Qu’est-ce qui garantit les monnaies nationales ?

Historiquement, les monnaies nationales comme le dollar américain et la livre britannique étaient garanties par des réserves d’or équivalentes. Chaque unité de devise physique pouvait donc être à tout moment rachetée à sa valeur en or.

Rattacher les billets à une matière première précieuse limitée garantissait la valeur de la devise sous-jacente et limitait la quantité des nouvelles unités pouvant être émises. 

La rareté de l’or a fini par étouffer la croissance économique et les pays aspiraient à une expansion plus rapide que le métal jaune disponible ne le permettait. Ils ont donc abandonné l’étalon or et ont découplé leur monnaie de tout support physique.

Les monnaies nationales sont alors devenues des monnaies “fiduciaires”. Elles ne sont adossées à aucun actif physique. La valeur de la devise sous-jacente repose au contraire sur la capacité du gouvernement national à rembourser sa dette.

Les cours des monnaies fiduciaires ne sont plus fixés par rapport à la valeur d’une manière première, mais basés sur la stabilité du gouvernement qui l’émet, ainsi que sur les principes généraux de l’offre et de la demande. D’une manière générale, plus l’économie d’un pays est forte, plus sa monnaie fiduciaire est demandée et a de valeur.

Pourquoi la monnaie fiduciaire a-t-elle une valeur ?

Sans la garantie de l’or, les monnaies fiduciaires n’ont pas de valeur intrinsèque. Leur seule valeur monétaire dépend de la confiance que les utilisateurs ont dans le fait que les gouvernements concernés préserveront la stabilité économique.

Faire marcher la planche à billets, en causant au passage de l’inflation, diminue considérablement le pouvoir d’achat associé à ces monnaies fiduciaires au fil du temps. Entre 1900 et 2010, le pouvoir d’achat lié au dollar américain a chuté de 98%.

La flambée des prix peut conduire à une hyperinflation, qui condamne souvent la monnaie fiduciaire sous-jacente. Il est généralement admis que l’hyperinflation intervient lorsque le taux d’inflation mensuel dépasse 50% (le prix des biens et services généraux augmente de 50% sur une période d’un mois).

Plus de 35 monnaies fiduciaires se sont effondrées à cause de l’hyperinflation rien qu’au XXe siècle. Lorsque les citoyens constatent que leur argent se déprécie rapidement, ils peuvent décider de l’échanger contre des devises étrangères ou des matières premières afin de se prémunir contre une inflation galopante. Les monnaies en hyperinflation perdent leur attrait au niveau international, les pays se désengageant au profit d’actifs plus stables.

Par conséquent, les monnaies fiduciaires n’ont de valeur et ne fonctionnent que lorsque les gouvernements préservent leur caractère de moyen d’échange fiable.

Comment les monnaies fiduciaires sont-elles garanties ?

Au niveau national, les monnaies fiduciaires sont garanties par le réseau bancaire et les autorités.

Les banques sécurisent les fonds des déposants et inspirent confiance pour protéger, notamment, les enregistrements maîtres et les informations personnelles de leurs clients. 

Les autorités locales, police en tête, veillent à ce que les citoyens ne créent pas et ne mettent pas en circulation leur propre monnaie.

Au niveau international, les pays s’appuient en dernier recours sur leurs armées pour sécuriser leur monnaie fiduciaire. Devise de réserve mondiale, le dollar américain est utilisé pour régler les transactions et les investissements internationaux. Cette qualité lui a été conférée peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, suite à la conférence internationale de Bretton Woods.

Les États-Unis en ont retiré divers avantages, comme une demande mondiale constante pour leur devise. Le pays a abandonné l’étalon or en 1971 et la conférence de Bretton Wood s’est conclue par un accord qui a été officiellement ratifié quelques années plus tard. Pour maintenir le statut de devise de réserve mondiale du dollar, les États-Unis doivent désormais maintenir leur puissance militaire afin de s’assurer que les autres pays continuent à l’utiliser.

Globalement, le bitcoin représente clairement un système monétaire transparent et mondialement accessible, délibérément rare, qui applique une politique monétaire précise et est géré exclusivement par ses utilisateurs. Par ailleurs, le bitcoin est un système de paiement transfrontalier fiable qui fonctionne 24h/24, 7j/7 et 365 jours par an.

À l’inverse, les monnaies fiduciaires  sont un moyen d’échange imposé de force qui ne peut être géré que par quelques privilégiés. En d’autres termes, la monnaie fiduciaire n’est elle non plus “garantie par rien”. Cela devrait donner matière à réfléchir à tous ceux qui brandissent cet argument à l’encontre du bitcoin.

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